Contrastes…
Post "deux en un", avis aux alergiques de la lecture : s'abstenir ! Aucune rigueur n'en sera retenue
Ce soir chez moi, c’est THE soirée pour le Krystal WW. Je le sors à une heure et demi du couvre feu et le vole jusqu’au noir le plus complet. Ce soir, la Lune ne se lèvra qu’à 1h36 dans la nuit, vers l’Est (un poil au Nord), dernier quartier je pense. Je suis dans un champ fauché, au milieu des roumbals. Le fermier a pris soin de me les espacer pour dégager mes deux axes principaux de vol, c’est top
Je fais une pause avec mon Krystal et je m’assoie. C’est l’heure où tous les insectes ailés font concurrence à mon cerf-volant, mais sans lignes, eux. Enfin, quand ils trouvent des lignes, c’est le paradis de Dame Araignée qui se trouve avec un placard à provisions bien rempli. Tiens, ça me fait penser que dans la souillarde, j’ai un reste de jus de framboises (sorte de concentré maison) qui sera bien agréable avec de l’eau fraîche, au retour. J’écoute chaque élytre près de moi.
J’en grille une et je pars directos dans Scène aux champs, le troisième mouvement de la Symphonie Fantastique d’Hector Berlioz. Au top avec l’ambiance du moment. Surtout l’intro toute douce, sur la pointe des pieds… Je l’écoute d’ailleurs de nouveau en vous écrivant. Je laisse venir les violons avec mon clope, le cul sur l’herbe. Suis vachement bien. Et alors je pense CV.
Il y a quelques jours seulement, gros contraste. J’étais à Penvins. Disons mon avant dernière session de vol significative. A Penvins le Lundi 14, j’ai passé une journée magnifique au cours de laquelle absolument tous mes proches ont voulu, sans qu’aucun n’y reste indifférent, voler. Quel succès ! Bon, ça ma pas empêché de voler également ni de regarder kalamical faire démo avec un Cosmic TC STD. Ben moi qu’en ai un aussi, c’est une honte ! Quand je saurai faire comme lui, on verra. Mais là, c’est pas mes fades à répétition qui vont rivaliser !!!!!
Merci kala, quel moment magique !
Et si tu savais combien *tu* m’as donné envie de faire des progrès !
J’entre dans mon souvenir de Penvins comme je suis là : assis le cul sur l’herbe. Je suis dans ma bulle, tous les autres sont des neurotypiques qui échappent à l’entendement qui m’est donné de prendre un cheveu du vent et de le titiller au point d’en éprouver un plaisir inouï. Car c’est bien ça que nous sommes avec nos LPG 42m 40kg : les coiffeurs du vent !
Ces êtres qui m’entourent, ce soir, il n’y en a pas. Tout au plus je parviens à distinguer dans le rose vers l’ouest deux silhouettes qui remontent la petite route à pied. Il n’y en a pas, sauf tous ceux qui me trottent dans la tête
A Penvins, y en avait du monde ! Succès fou ! Et le ciel était si beau, si empli de couleurs et de formes ! De quoi perdre la tête ! Quel contraste avec mon spot vide, qui me permet de voir les lueurs du soleil rose couchant sur la Loire !
Tout ça me donne envie de reprendre les rennes, debout là-dedans ! Une dernière gorgée de bière, blonde ce soir, à Penvins j’avais pris une brune. Contraste encore.
Tiens, je repense à l’aventure de ce Krystal que j’ai mis tant de temps à apprécier. Le premier, je le négligeais. Il faut dire que j’étais un béotien croisé d’un gougnafier, parfaitement con de ne pas avoir compris que je plaçais la barre décidément un peu haut pour mon petit niveau. C’est Adrien, décisif pour moi, qui m’a montré ce qui pouvait être fait avec… Quel bon souvenir, quelle découverte…
Mon second K WW, c’est notre ex Prèz qui me l’a revendu, avec son bridage si dingue qu’il en rend un ours faisable avec la machine ! Trop trop bien, bleu, assorti au forum oblige ! Contraste avec le jaune du précédent et surtout la façon dont j’y goûte aujourd’hui…
Scène aux champs se termine, j’enchaîne avec le mouvement suivant, Marche au supplice. C’est lent et orageux, comme la météo du jour, lourde et chaude. Je laisse glisser mon Krystal. Je fais des allers retours horizontaux en me décalant très précisément d’une hauteur de CV à chaque virage, pointe sur pointe. Je sens la pression de l’air dans mes mains et mes avant-bras. Je finis ma clope. J’attrape alors le CV et je commence à tenter une sorte de cascade d’axels. Seulement… je le passe pas à droite, ça fait pas le tour. A gauche, c’est beaucoup mieux même si beaucoup d’entre vous auraient bien le droit d’en rire (!) et j’avance surtout de façon bien plus cohérente avec mes jambes et mes bras coordonnés. J’aurai du être plus attentif aux cours d’expression corporelle... Le LPG est « sublyme » pour sentir ce grand oiseau blanc dans la nuit qui vient.
Ca accélère. Je suis le mouvement. Jamais de choc ou bien l’icône Jaune se prendra pour Cambronne vis-à-vis de moi. Je fais maintenant pareil dans le même carré, mais de haut en bas. Jouissif, maitrise quasi millimétrique et surtout, je réussis a faire la totalité de la chose à vitesse parfaitement constante (carré de 26,5 m de côté dans la fenêtre des 42 m de ligne, très centré). Je décale mon carré un coup à gauche un coup à droite et je récidive. Je cherche à gérer déplacement, vitesse excessivement lente et position dans la fenêtre. Et ça marche.
Je reste très concentré quand enchaine le Songe d'une nuit du Sabbat au démarrage un peu mystérieux, lugubre. A Penvins, le vent était « fort » pour moi, ici, il y a 2 km/h à tout péter, hyper régulier. Contraste. A Penvins tout était gaité, là il fait nuit. Le Krystal est blanc comme un fantôme. Contraste. La musique entre dans le Dies Irae, moment où une cloche de bronze très grave sonne un glas très cérémonieux et irréel, limite parodique. Cette cloche dialogue avec les cordes de l’orchestre. Tout à coup, c’est le basson qui entame la danse. Ca avance bien dans ce décor qui pourrait être en feu sur cette musique. Là, c’est le petit vent qui est en feu. Très chaud, jamais rafraichissant, porteur du CV, moteur infaillible et pourtant si subtile, équilibre si fragile.
Contraste avec Penvins où le long vent démarre comme un train qui n’aurait pas de fin. On le prend au vol, puis on finit par fatiguer, bien avant que lui-même ne découvre qu’il est possible de s’arrêter… Contraste des pressions dans les lignes. Contraste des vitesses d’évolution des CVs.
Je me fais quelques fades pour finir, avec une entrée en une sorte de demi-axel. Ca marche bien comme tout, le CV est d’une stabilité exemplaire (avec ses 2,65 m, il peut).
Ce soir je n’ai pratiquement fait que quelques belles lignes droites horizontales et verticales, mais quel pied !
Très bon vent à tous, excellente soirée
J-Marc