Je suis tombé dessus par hasard mais peut être que ca peut en intéresser certains.


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Avec des taux de croissance de l'ordre de 30 % par an, les principaux fabricants et distributeurs du marché font face à un dilemme. Faut­il courir après le grand public ou cultiver un marché d'initiés ?

Ne vous fiez pas aux apparences. Si cet été les cerfs-volants ont peiné pour décoller des plages françaises, ce n'est pas par manque d'enthousiasme des cerfs-volistes, mais tout simplement par manque de vent. « Les boutiques de plage de l'Atlantique ont beaucoup moins vendu pendant la saison touristique que les autres années », constate la Maison du cerf-volant, à Paris. Pourtant l'engouement n'est pas retombé, loin s'en faut. La croissance du marché est vertigineuse: les ventes ont bondi cette année de 30 % à 40 %, selon les fabricants et les distributeurs, pour avoisiner les 300.000 unités.
Une telle évolution, continue depuis pratiquement trois ans, a pu donner des idées à beaucoup. « Chacun croit qu'il suffit de faire de bons cerfs-volants pour les vendre; or le vrai problème est, précisement, de les vendre », avertit Jean-Gilbert Bonne, fondateur gérant de la marque Trucs, implantée à Montpellier.
Puisque construire un cerf-volant est à la portée de beaucoup de pratiquants, une kyrielle de petits ateliers ont tenté de voler de leur propres ailes pour finalement très vite disparaître du ciel. Actuellement, trois fabricants dominent le paysage français, Paimpol Voiles, Trucs et Décathlon.
Le marché a mûri. Fini l'époque où les premiers cerfs-volistes se recrutaient parmi une population d'intellectuels et d'artistes. Le cerf-volant a évolué pour trouver sa cible: la famille. « Elle permet aux papas de transmettre à leurs enfants un savoir, de partager avec eux les mêmes sensations », ajoute Daniel Hue, de Paimpol Voiles, le numéro un français du secteur. Cette vulgarisation est à la fois la chance et le drame d'une petite profession, encore attachée à sa culture artisanale et élitiste.
Un loisir sportif
« Je revendique mon statut d'épicerie fine du cerf-volant. Puisque je n'ai pas les moyens d'aller batailler sur les rayons des grandes surfaces, je privilégie une stratégie de produits fortement spécialisés », explique Hans Peter Diez, propriétaire, à La Rochelle, d'Icare, distributeur de marques étrangères. Même choix pour le deuxième fabricant français, Trucs. « Près de 80 % de mon chiffre d'affaires cette année seront réalisés dans des boutiques spécialisées ou de jeux. Les 20 % restants sont écoulés par des grands magasins de sport comme Décathlon, mais pas dans les grandes surfaces alimentaires », note Jean-Gilbert Bonne.
Résultat: Paimpol Voiles est pratiquement en situation de monopole dans les grandes surfaces. Pour cela, reprenant à son compte les bonnes recettes du marketing, l'ancien voilier a créé la marque Aéris, sous laquelle sont commercialisés pratiquement les mêmes produits que ceux destinés aux boutiques spécialisées - il en existe une quarantaine dans toute la France -, mais 100 francs moins cher. Cette option stratégique s'est nourrie du contre-exemple de la planche à voile. « L'erreur monumentale des constructeurs a été de se couper du grand public en poussant à l'extrême les performances techniques du matériel, oubliant totalement la planche de M. Tout-le-monde », explique Daniel Hue.
Finalement, c'est peut-être ce positionnement à la frontière du sport et du loisir qui séduit tant de Français. Et a encouragé Décathlon à se lancer dans la production de cerfs-volants bon marché, refusant de croire à une simple mode.
Les réunions de cerfs-volistes n'attirent­elles pas de plus en plus de monde ? La deuxième semaine de septembre, Le Touquet attend près de 300.000 visiteurs pour la première Coupe du monde jamais organisée en France. « Les meetings sont des événements crédibles et particulièrement porteurs », souligne Jean-Christophe Minot, l'organisateur. Sans traîner les pieds, des entreprises comme Danone, la Redoute, Chicorée, toutes très présentes dans le Nord, ont alimenté un budget de 2 millions de francs.

G. B."


http://www.lesechos.fr/17/08/1994/LesEchos/16709-37-ECH_le-cerf-volant-poursuit-son-essor.htm

1994, année où j'ai commencé le cerf-volant lors de la coupe du monde du touquet avec un paimpol, cqfd:)